Inès Esménard

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Inès Esménard
Inès Esménard lisant un album, avec un chevalet supportant une toile à l'arrière-plan, lithographie de Dominique Vivant Denon, vers 1817-1820
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Nathalie-Elma Renaud (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Inès Esménard, parfois orthographié d’Esménard, est une artiste peintre et miniaturiste française née à Paris en 1789 et morte en 1859.

Biographie[modifier | modifier le code]

Inès Esménard est la fille de l’académicien Joseph-Alphonse Esménard, et la sœur de Nathalie Elma d'Esménard (en) (1798–1872), illustratrice botanique et peintre, ancienne élève de Pierre-Joseph Redouté. Outre la peinture, Inès excelle également en musique et maîtrise plusieurs langues (français, anglais et espagnol)[1].

Active à Paris où elle expose aux Salons de 1814 à 1851, son atelier était situé 6, rue Louis-le-Grand, puis 29, rue Taitbout (en 1850)[2].

Elle est élève de Jean-François Colson et Jean-Pierre Franque, pour la peinture à l’huile, et de Jean-François Hollier[3] pour la miniature.

Lors de son exposition au salon de 1817, le critique du Mercure de France[4] la félicite en ces termes : « Croiriez-vous que ce joli portrait en costume gothique, est le coup d’essai d’une jeune personne de dix-sept ans ? mademoiselle Inès d’Esménard, fille de l’auteur du poème de la Navigation[5], s’annonce avec un véritable talent ; la poésie et la peinture sont de la même famille. »

Lors du Salon de 1819, où elle obtint une médaille de 2e classe, elle présente les portraits de Mlle Mars et de Mlle Duchesnois, ces derniers réalisés pour le comte Demidoff. Lors de ce salon, Étienne de Jouy mentionne[6] que « Les miniatures de mademoiselle Inès Esménard sont quelquefois de jolis tableaux ; tel est celui de mademoiselle Mars dans le rôle d’Agnès, et celui de mademoiselle Duchesnois dans le rôle d’Electre : cette jeune personne, depuis la dernière exposition, a fait des progrès qui la classent, honorablement parmi les peintres en miniature. »

Elle réalise par la suite divers portraits et des sujets tirés de l’opéra Le Château de Kénilworth (première à Paris en 1823) et du roman Le Renégat (1823). Sur ce dernier, l’éditeur de l’ouvrage[7], Bechet aîné, mentionne dans la préface qu’un tableau représentant « Agobar et Ezilda à la pyramide de Fabius au douzième livre […] est de Mlle Inès Esménard, et l’on assure qu’elle y a fait preuve d’un talent très remarquable ».

Lors du Salon de 1833, la critique[8] écrit que « Mlle d’Esmenard a exposé deux jolis portraits bien modelés. Le fond de paysage du no 861 est bien traité ; la robe et les accessoires sont bien rendus. » En 1835[9], la critique signale que la jeune fille de l’île de Cassos est « gracieusement et solidement peinte », et au Salon de 1840[10], qu’« Une tête bien dessinée, deux bras nus et modelés avec grâce, des accessoires traités habilement recommandent un beau portrait de femme de mademoiselle Inès d’Esmenard, qui a fait preuve de savoir-faire dans ce portrait ainsi que dans celui du docteur E… D… . Ils sont remarquables par une bonne couleur. »

Plusieurs ouvrages du XIXe siècle la citent[11],[12],[13],[14].

Elle souscrit, avec cinq cents autres personnalités[15], à l’ouvrage Mort d’un enfant impie, de Robert Antoine de Beauterne, publié en 1836[16].

Iconographie[modifier | modifier le code]

Dominique Vivant Denon, Les Délices de la campagne, lithographie, 1816; Inès Esménard apparaît à gauche, avec Lady Morgan, au centre et une troisième femme non identifiée.

Il existe plusieurs portraits d’Inès Esmenard. Jean-François Hollier en réalisa un alors qu’elle était son élève[3].

François-Joseph Navez étudiait à Paris auprès de Jacques-Louis David lorsqu'il peignit en 1815 des portraits individuels des sœurs Esmenard, Inès, Nathalie et Atala[17].

Dominique Vivant Denon réalisa, en 1816, une lithographie intitulée Les Délices de la campagne qui est un portrait de Mlle Esmenard, Miss Owenson (lady Morgan) et Mme X…[18], puis une seconde entre 1817-20 Mlle Esmenard la représentant assise, lisant, avec derrière elle un chevalet et une toile[19].

Enfin Inès Esmenard elle-même réalisa un autoportrait en 1839.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Peinture[modifier | modifier le code]

Portrait en buste de Joseph Bonaparte (1837), d'après François-Joseph Kinson, Ajaccio, musée de la Maison Bonaparte.
  • Portrait de Mme E…, avec son enfant, Salon de 1814[13].
  • Un officier au visage presque complet et en uniforme bleu, vers 1815, miniature, 4,5 cm, vente Christie’s Londres, , lot 111.
  • Portrait de Mlle S…, en costume gothique, Salon de 1817[13].
  • Portrait de Mademoiselle Mars, artiste du Théâtre-Français, dans le rôle d’Agnès, de l'école des Femmes (acte III, scène 2), 1819, miniature[13]
  • Portrait de Mademoiselle Duchesnois, artiste sociétaire du Théâtre-Français, dans le rôle d’Electre, 1819, miniature[13].
  • Portrait de jeune femme, 1819, miniature, 5,8 × 4,4 cm, Saint Quentin, musée Antoine-Lécuyer (N° inv. : 1977.3.1)[20].
  • Portrait d’enfant, Salon de 1819[13].
  • Portrait de Mme de B…, costume gothique, Salon de 1819[13].
  • Portrait de M. P…, Salon de 1819[13].
  • Portrait de Mme la comtesse de S…, Salon de 1819[13].
  • Thomas Gordon et sa femme Barbara Kana, 1821, double miniature, Aberdeen, université d’Aberdeen. N° inv. : MS 1160/25/1[21].
  • Jeune homme de trois-quarts en habit bleu et foulard blanc, 1821, miniature, 5,5 × 4,4 cm, vente Ferri, Paris, hôtel Drouot, , lot 119.
  • Jeune femme dans un escalier, 1822, huile sur toile, 31 × 33 cm, vente Bailly-Pommery & Associés, , lot 82.
  • Jeune femme accoudée sur la balustrade d’un escalier, 1822, huile sur toile, 31 × 39,5 cm, vente Delvaux, Paris, hôtel Drouot Richelieu, , lot 116.
  • Sujet tiré du château de Kenilworth de Walter-Scott, Salon de 1822[13].
  • Agobar et Ezilda à la pyramide de Fabius, 1823, peinture tirée du roman Le Renégat (douzième livre).
  • Portrait de M. Redouté, grande miniature, Salon de 1824[13].
  • Scène d’intérieur gothique, Salon de 1824, œuvre référencée no 2197[22],[13].
  • L’Abandon, Salon de 1824, no 2198[13],[22].
  • Portrait de Mme Elisa Patterson, Salon de 1824, no 2199[13],[22].
  • Portrait d’enfant, Salon de 1824, no 2200[13],[22].
  • Un cadre de miniatures, Salon de 1824, no 2201[13],[22].
  • Femme, en robe blanche rehaussée d’or et chapeau assorti, avec un châle bleu sur les épaules, 1826, miniature, 7 cm, vente Phillips, Londres, , lot 180.
  • L'Empereur Napoléon Ier vu de face en uniforme, 1826, miniature, 9,5 cm, vente Christie’s, , lot 182.
  • Louise d'Albufera assise sur une chaise en bois tenant sa jeune sœur Marie portant un collier de corail, leur frère Napoléon duc d’Albufera se tenant derrière en costume noir, 1826, miniature, 5,9 cm, vente Christie’s, 2005, lot 239.
  • Femme portant une robe blanche et or, 1826, miniature, 7 cm, vente au Royaume-Uni[réf. nécessaire], .
  • Portrait de femme en robe blanche et châle bleu, 1827, miniature, 6,6 cm, vente en France[réf. nécessaire], .
  • Portrait de Mlle …, Salon de 1827[13].
  • Portrait de C miniature, Salon de 1827[13].
  • Une promenade dans la campagne, 1830, huile sur toile, 64,8 × 53,3 cm, vente Sotheby's, New York, , lot 173.
  • Une bouquetière, Salon de 1831[23],[13].
  • Portraits, Salon de 1831[13].
  • Portrait de Mme R…, Salon de 1833, dont une œuvre référencée no 861[8]
  • Portrait de l’auteur, Salon de 1833[8]
  • Portrait de Mme L…, Salon de 1834, no 674[24],[13].
  • Costume d’une jeune fille de l’île de Cassos, Salon de 1835, no 724[9],[13]
  • Portrait en buste de Joseph Bonaparte, d'après François-Joseph Kinson, 1837, huile sur toile, 82 × 66 cm, Ajaccio, musée de la Maison Bonaparte, n° inv. : MM.40.47.546.
  • Portrait d’une jeune fille en robe coupée d’un lacet blanc, 1838, huile sur toile, 50,8 × 61,96 cm, vente au Neal Sons & Fletcher, Woodbridge, , lot 404.
  • Autoportrait, 1839, huile sur toile, 24 × 19 cm, vente hôtel Drouot, Paris, .
  • Portrait de Mme R…, Salon de 1840[10],[13].
  • Portrait du docteur E… D…, Salon de 1840[10],[13].
  • Portrait de Mme S. V…, Salon de 1850, no 1004[25],[13].

Lithographie[modifier | modifier le code]

  • Costumes hollandais, danois et russes, Paris, éditeur Villain, 1821. 80 planches lithographiées en couleurs, 28,5 × 22 cm, dessinées par Mlle d'Esmenard, gravées et lithographiées par Villain.
  • Collection de costumes étrangers…, Paris, chez Daudet, 1822, huit planches de costumes russes dessinées par Mlle d'Esmenard[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Il est impossible de toucher le sujet des talens des femmes en France sans parler des trois charmantes filles de feu M. Esmenard. Elles sont de la première force en musique, et parlent le françois, l’anglois et l’espagnol avec autant d’aisance que de pureté. Mademoiselle Inis Esménard, malgré son extrême jeunesse, a déjà acquis quelque célébrité par son talent dans la peinture en miniature, et on la met au premier rang des élèves les plus distingués d’Isabey, qui a été son maître. » — Lady Sidney Morgan (miss Owenson), La France, Paris, 1817.
  2. Elle est parfois mentionnée, par erreur, au 12, rue Caumartin, à la suite de la confusion avec Natalie Esménard, (1798-1872), peintre de fleurs.
  3. a et b Jean-François Hollier, peintre miniaturiste né à Chantilly en 1778 et mort en 1845, élève de Jacques-Louis David et de Jean-Baptiste Isabey. Il réalisa un portrait d’Inès Esmenard (cf. nécrologie de Jean-François Hollier in Journal des artistes, Paris, 1844, Année 19, Nouvelle collection, Tome 2, p. 302).
  4. Mercure de France, Paris, tome 2, 1817, p. 455.
  5. Poème écrit en 1805 par son père, nourri par les observations faites par l'auteur au cours de ses voyages.
  6. La Minerve française, Paris, novembre 1819, tome VIII, p. 74-75 et Œuvres complètes d’Étienne de Jouy avec des éclaircissements et des notes, Paris, 1823, T.17, p. 149.
  7. M. le vicomte d’Arlincourt, Le Renégat, t. Ier, Paris, 6e édition, 1823, préface de l’éditeur p. xj-xij.
  8. a b et c Journal des artistes : annonce et compte rendu des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, lithographie, poésie, musique et art dramatique, Année 7, Volume 1, Numéro 17, Paris, 28 avril 1833, p. 302.
  9. a et b Journal des artistes : annonce et compte rendu des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, lithographie, poésie, musique et art dramatique, Année 9, vol. 1, no 17, Paris, 26 avril 1835, p. 262.
  10. a b et c Journal des artistes : annonce et compte rendu des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, lithographie, poésie, musique et art dramatique, Année 14, Volume 1, Numéro 15, Paris, 15 avril 1840, p. 233.
  11. Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle : peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale, 1831.
  12. Dr G. K. Nagler, Neues allgemeines Künstler-Lexicon oder nachrichten von dem leben und den Werken der maler, Bildhauer, baumeister, Kupferstecher, Formschneider, Lithographen, Zeichner, Medailleure, Elfenbeinarbeiter…, Munich, 1837.
  13. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y Émile Bellier de La Chavignerie, Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. 1, 1882-1885, p. 521.
  14. Adolphe Siret, Dictionnaire historique et raisonné des peintres de toutes les écoles depuis l'origine de la peinture jusqu'à nos jours, t. 1, 1883, p. 316.
  15. « Parmi lesquels on distingue plusieurs Ecclésiastiques et Curés de paris, un grand nombre de Pairs de France et de Députés ; les noms de S. M. la Reine, et celui de M. le Ministre de l’Instruction Publique, sont en tête de la liste. M. L’Intendant Général de la Liste Civile vient de souscrire pour les Bibliothèques de la Couronne. »
  16. M. le comte de Montholon, Sentiment de Napoléon sur la divinité : pensées recueillies à Sainte-Hélène, publié par M. le Chevalier de Beauterne, Paris, 1841.
  17. Louis Alvin, Fr. J. Navez : sa vie, ses oeuvres et sa correspondance, Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie, (lire en ligne), p. 57-58 (séjour à Paris); 278 (portraits d'Inès, Nathalie et Atala Esménard).
  18. Bibliothèque nationale, Département des estampes, Inventaire du fonds français après 1800, vol. 6 : Daumont-Dorange, 1953, Bibliothèque nationale, (lire en ligne), p. 253, no 5
  19. Bibliothèque nationale, Département des estampes, Inventaire du fonds français après 1800, vol. 6 : Daumont-Dorange, 1953, Bibliothèque nationale, (lire en ligne), p. 255, no 37.
  20. Portrait de jeune femme, 1819, Saint-Quentin, musée Antoine-Lecuyer, base Joconde (« www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr » (consulté le )).
  21. Thomas Gordon et sa femme Barbara Kana, 1821, Aberdeen, University of Aberdeen, « www. abdn.ac.uk » (consulté le ).
  22. a b c d et e Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, lithographie et architecture des artistes vivants exposés au musée royal des arts, le 25 août 1824, Paris, 1824.
  23. Auguste Jal précise que « sa bouquetière est très propre ; c’est une femme d’émail », in Auguste Jal, Salon de 1831 : ébauches critiques, Paris, 1831, p. 166.
  24. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au musée royal, le , Paris, 1834.
  25. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au Palais National le , Paris, 1850.
  26. Bibliothèque nationale, Département des estampes, Inventaire du fonds français après 1800, vol. 7 : Doré-Folk, Paris, Bibliothèque nationale, (lire en ligne), p. 378.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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